Armén Rotch, exposition personnelle
commissaire d’exposition : Gilda Guégamian

vernissage le 23 mars 2017 de 18h à 21h
exposition du 23 mars au 6 mai 2017 

Depuis les années 2000 on connaît surtout du travail d’Armén Rotch ses œuvres réalisées avec des sachets de thé recyclés appelés « Quelque chose de vivant ». Le sachet usagé, ce rebus ordinaire du quotidien avec son apparente fragilité et la symbolique spirituelle inhérente au thé en ont fait le médium privilégié, le matériau le mieux apte à exprimer les questionnements et la nécessité de revenir à l’essentiel de l’artiste. L’économie de moyens et la rigueur de la forme s’accordent dans ses grandes toiles bistres, composées avec le temps et non contre lui, structurées à partir du souffle des buveurs-donateurs de sachets, en toiles construites telles des murs d’antiques citées d’Orient.

Cette structure rigoureuse, multiforme et architecturale, on la retrouve également et parallèlement dans une partie moins connue en France, mais néanmoins essentielle du travail d’Armén Rotch, à savoir la peinture.
La peinture matière, noble et irremplaçable, héritage des maîtres anciens, des miniaturistes de la Grande Arménie aux peintres d’icônes, travaillée tel un palimpseste, avec minutie trait après trait, couche après couche, enduite et effacée, entrelacée de bandelettes puis décollée et repeinte à nouveau.
Décollements comme volonté d’arracher et de s’arracher au temps, dans les peintures comme dans les derniers collages-décollages de sachets. Accumulations dans les architectures de sachets, ou dans les traits répétés du pinceau, transformant strate après strate la peinture en matière. Comme si le temps, les souffles et le traits uniques du pinceau accumulés pouvaient permettre d’atteindre l’inatteignable, l’après…

La verticalité de la pensée face à l’horizontalité de la matière. Le champ du visible passe de l’objet au rebus, du rebus à la toile, de la toile à la matière et à la peinture devenue matière.
Ce qui reste ? Des traces et des lignes, des chuchotements et des silences, des profondeurs et des ailleurs.
Souvent on demande à Armén Rotch pourquoi ? Pourquoi les sachets et pourquoi la peinture ? Pourquoi les deux là et maintenant ?  Il n’y a pas de réponse ou bien il y aurait trop à en dire, mais la vraie réponse la seule qui vaille, c’est l’œuvre elle même.

Gilda Guégamian
Armén Rotch est né en 1955 en Arménie Soviétique (URSS). A partir de 1978, il expose clandestinement ses premières toiles abstraites (alors sous le nom d’Armén Hadjian) avec le groupe « Carré noir ». En 1988 il participe au premier rassemblement de l’avant-garde d’URSS à Narva (Estonie) et devient l’un des membres fondateurs du groupe emblématique « Troisième étage » en Arménie. S’ensuivent des expositions « l’avant-garde de l’Arménie à Paris » en 1989, et « Troisième étage à Copenhague » en 1990.
Au début des années 90, il expose aux Semaines d’Art Arménien au Musée de Bokhum en Allemagne, participe à l’exposition de la Collection du Musée d’Art Moderne d’Arménie à l’Orangerie du Luxembourg à Paris, puis sera présenté à la Fondation Caisse d’Epargne pour l’art Contemporain de Toulouse, au Parcours Saint Germain ainsi qu’à la Fondation SAM Art Projects à Paris.
En Arménie, une exposition rétrospective lui est consacrée à l’ACCEA (Armenian Center for Contemporary Experimental Art). Il a également participé à la Biennale de Gyumri.

Ses œuvres figurent dans la collection permanente du Musée d’Art Moderne d’Arménie, dans la collection « Nonconformist art from the Soviet Union » du Zimerly Art Museum (USA), au Musée d’Art Moderne de Medelin (Colombie), au Musée National des Beaux Arts du Kazakhstan.

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